Gwai wik / Re-Cycle (2006, Danny Pang & Oxide Chun Pang)

Dites-moi, aimez-vous les films psychologiques? Intelligents? De style asiatique? Ou encore les Silent Hill avec la musique et les effets sonores d’Akira Yamaoka? Même plus! Comme des classiques tels que Le Voyage de Chichiro, Ringu, Alice au Pays des Merveilles, Shining, Hellraiser, Le Labyrinthe de Pan, les mondes fantastiques et surréels, qu’un film vous parle depuis son visuel plutôt que ses dialogues? Est-ce que vous aimez lire, écrire, analyser un film encore et encore sans vous lasser? Si vous avez dit oui à quelques de ses questions alors Re-Cycle est fait pour vous.

Ting-yin, une nouvelliste de best-sellers, veut faire autre chose que le succès immense que sa trilogie de romance. Même si elle n’a pas encore choisi son idée, son agent dit à une conférence que le prochain titre de son livre serra Re-Cycle. Un livre portant sur le surnaturel. Elle commence le premier chapitre, mais elle le jeté par après. C’est à partir de ce moment que des événements paranormaux se montrent dans sa résidence pour ensuite l’amener dans son monde à elle.

Y’a tellement d’éléments qui rendent Re-Cycle un chef-d’œuvre extrêmement sous-estimé. Non seulement c’est un vrai divertissement, mais c’est aussi une véritable œuvre artistique, psychologiquement intéressante et originale. À ma première écoute de ce film, j’ai eu ma claque intellectuelle à ma face. La deuxième me fut une révélation de biens des éléments dont j’ai manqué. Même chose pour le troisième, puis le quatrième, ect.

Re-Cycle se déroule dans un environnement qui est le double à celui du personnage dont nous suivons. Comme Ripley dans Alien le 8ème Passager, nous nous identifions à elle puisqu’elle est la seule humaine dans un environnement hostile. Même si ça ne nous est pas pareil à notre personnalité, il est quand même intéressant de voir ce qui fait le double de Ting-Yin. Aussi, si vous aimez les films qui vous enlèvent de la réalité pour vous transporter dans le leur (Gravity, Le Voyage de Chichiro, Interstellaire). Vous risquez d’adorer l’expérience que vous fera vivre ce film.

Visuellement, je n’ai jamais rien vu de tel. C’est tellement bizarre, mystérieux et noir (dans le sens du thème et non de la couleur). En plus, ça se déroule souvent dans des lieux à des paysages de l’Asie naturel et urbain. Comme dans Rage Meurtrière, on est dans un environnement totalement inconnu pour nous. Ce qui nous tient dans un certain méconfort constant.

S’il y a un point aussi que j’aime vraiment de Re-Cycle, c’est que c’est un vrai film. Les frères Pangs savent bien que c’est un art visuel. Ils ont fait en sorte que le film nous parle par les images. Comme Eraserhead, y’a pas beaucoup de dialogues et l’expérience nous est comme un rêve lucide. Vous pouvez même mettre le film sans son ça reste le même, Re-Cycle parle par un visuel qui honnêtement, pourrait rivaliser avec la beauté artistique des meilleurs d’Argento. Mais seulement avec une infinité de symbolismes de plus.

Un point final que j’aimerais donner au film (et surtout aux frères Pangs). C’est la qualité sonore du film. Même si j’ai dit que Re-Cycle parlait avec son visuel, son côté horrifique vient surtout de la trame sonore. Je ne compte plus combien d’effets de son viennent des compositions d’Akira Yamaoka. Si vous aviez aussi joué à des jeux de Silent Hill, vous retrouverez beaucoup de ses morceaux dans ce film qui est déjà quelque chose juste par son image.

Re-Cycle est un film extrêmement sous-estimé. Même s’il est long à partir au début (une vingtaine de minutes). Ça reste que c’est l’un des meilleurs films d’horreur (oui, Re-Cycle est un film d’horreur/fantastique psychologique) de sa décennie. Avec des daubes que furent les remakes pour faire plus de fric. Y’a eu un film qui n’a eu son succès qu’en son pays et qu’il eut une petite apparition au Festival de Cannes. Croyez-moi, lorsque je dis que c’est l’un des meilleurs films d’horreur/fantastique  de sa décennie que j’ai vu. Avec tout ce que les années 2000 m’ont offert, je lui donne mon poing dans ma figure pour ne pas m’être fait montrer une œuvre cachée derrière toute l’attention des remakes vides alors que Re-Cycle est tout simplement devenu mon film d’horreur préféré.