Sujet: The Unseen (1980, Danny Steinmann) Ven 12 Aoû - 17:58
Jennifer est une journaliste indépendante qui se déplace au gré des événements qu'elle doit couvrir. Cette fois-ci accompagnée par deux amies, Karen et Vicki, elle se retrouve bloquée dans une ville où tous les hôtels sont complets. Un notable local, quelque peu louche mais sympathique, lui propose de prendre une chambre dans la grande ferme où il habite avec sa timide femme, Virginia. Toutefois, il semble rapidement évident qu'ils ne sont pas seuls dans cette ferme isolée…
DieSydney Définitivement Mort
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Sujet: Re: The Unseen (1980, Danny Steinmann) Ven 25 Aoû - 7:48
Mashup de PSYCHO et AMERICAN GOTHIC, LES SECRETS DE L'INVISBLE (notez la traduction française et son envolé lyrique) a connu une fin de production mouvementée. Le réalisateur Dani Steinnman (VENDREDI 13 5) décide de quitter le projet en salle de montage et laisse aux producteurs le soin de finir et de tourner des scènes supplémentaires si besoin, peu convaincu par la tournure du film. Présenté sous le pseudonyme de Peter Foleg, le long métrage sort d'abord au Japon, puis aux Etat-Unis, le film n'atteindra le territoire français que deux ans après.
Maintenant suivi d'une poignée d'irréductibles fans, comme plusieurs petite série B, le slasher/survival THE UNSEEN mérite le petit coup d'oeil.
La journaliste Jennifer Fast (Barbara Bach) profite d'un petit festival dans la ville voisine pour fuir ses problèmes de couple. Mais, s'y prenant à la dernière minute, la plupart des hôtels sont complets. Dans l'impasse, refusant de retourner chez elle, Jennifer, sa sœur Karen et leur amie vont se retrouver hébergées par la mauvaise personne, dans la mauvaise maison.
La mauvaise personne, c'est Ernest (Sydney Lassik, vu dans, entre autre CARRIE AU BAL DU DIABLE). Propriétaire d'un musée insalubre que plus personne ne vient visiter. L'homme en apparence aimable et serviable, un peu gauche, est en fait un malade déséquilibré qui vit dans une maison un peu isolé avec sa femme qu'il décrit comme timide et peu assurée. Les trois jeunes femmes vont, tour à tour, faire connaissance avec un habitant mystérieux en plus (le fameux UNSEEN).
A la base créé par le maquilleur Stan Winston et le co-scénariste de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE (ils ne ne seront finalement pas crédités), LES SECRETS DE L'INVISBLE est profondément marqué par ses deux auteurs, tirant d'un côté sur le film de monstres, de l'autre puisant dans l'univers de Hooper avec l'ambiance malsaine d'un TEXAS CHAINSAW ou MASSACRE DANS LE TRAIN FANTÔME. En avançant avec cette empreinte gravée au fer rouge sur le corps, en ayant subit les coupes, les remaniements et la (possible) censure, le film garde les stigmates d'une œuvre à moitié faite. Il est facile, en regardant le trailer disponible sur YouTube, de comprendre que la plupart des scènes supprimées étaient surtout des moments de frousses, de l'orage qui claque et des jeunes femmes qui se promènent seules dans la maison. Dommage, alors, de se contenter de l'histoire d'amour un peu trop soap-opéra et de longs monologues des méchants pour ne pas trop s'ennuyer. Comme ce genre de film nous a déjà habitué, les scènes de nudité, les suspenses avant les mises à morts et les plans du point de vue du tueur s'enchaînent, dans un élan un peu paresseux mais avec une certaine maîtrise de la caméra. Des dialogues entiers sont entendus sur des plans fixes d'escaliers ou de gouttes de transpirations, ce qui enclenche forcément une certaine curiosité quant à la suite. Bizarre, malsain et secret, comme son titre français le fait assez bien remarqué, le long métrage de Dani Steinnmann offre son petit lot de cauchemar pour ceux qui veulent bien se laisser porter avec la décapitation des poules par exemple, dans un montage parallèle avec une des futur victime. Une des scènes les plus efficace met en avant Ernest, visiblement un peu trop saoul, tenant une conversation avec son père décédé et craignant la punition comme un enfant. Malgré ça, cela reste quand même assez convenu et trop peu pour être véritablement mémorable, les images de Hooper, AMERICAN GOTHIC ou le sous-estimé TOURIST TRAP viennent nous hanter et nous rappeler à la raison. Passé la petite nostalgie des effets et du genre, c'est bien peu que de se nourrir avec THE UNSEEN. Quand arrive le dénouement, qui nous offre un des moments les plus drôles malgré lui avec une foulure de cheville au ralenti, c'est un peu mou du genoux. La fin est partagé entre le morbide de la situation définitivement sérieuse et la maladresse d'un monteur qui perd le rythme de son film. Finalement, les nombreuses réécritures en post-production se sont fait beaucoup trop sentir. Jamais trop gore, jamais trop malsain, jamais trop développée, LES SECRETS DE L'INVISIBLE reste amusant et récréatif, pour les fans.