Ouija: Origin of Evil (2016, Mike Flanagan)

Ouija premier du nom, m’a laissé « meh » lors de la diffusion de sa bande-annonce au cinéma. Lorsque j’ai su qu’un second volet allait se faire. Je n’en avais vraiment rien à faire puisque sa m’était qu’un simple cash-grab de suite. Parmi tant d’autres qui le furent. Même le fait d’être une préquelle au premier film avec son intrigue situé en plein milieu des années 60 avec comme personnage principale une petite fille possédée. Je ne fus pas intéressé de même. Mais lorsque bien des critiques appuient la qualité de ce second volet et que le comédien Doug Walker avoua que ce fut un bon film d’horreur effrayant. Avec un samedi que je n’avais rien à faire dans l’après-midi. Je décidai de payer le prix d’entrée.

Vingt-quatre heures plus tard, j’ai toujours une image du film qui ne me sort pas de la tête. Puisqu’elle consiste d’une gamine possédée par un démon qui est hors champ dans le flou de la caméra. Avec des yeux tout blancs et avec un sourire aussi grand que les mouvements anormaux qu’elle nous faits à nous les spectateurs. Encore là, j’ai de la difficulté à me sortir cela du crâne.

1967 Los Angeles, une mère veuve de son mari frappé par une voiture devient clairvoyante par escroc et se fait payer cher pour faire croire aux autres que l’après-vie existe. Puisque bien des gens sont prêts à payer par désespérance de savoir si leurs bien aimés mortes sont en paix. Ce qui motive la mère d’une famille de deux filles à faire un peu de bien dans sa communauté. L’une des deux parle du Ouija, un jouet qui joue à faire peur de parler à des « fantômes ». La mère est intéressée par le produit d’Hasbro et en achète un comme nouveau outil de travail.

Durant une nuit, la plus jeune des filles va jouer avec la planche pour savoir si son père est là. Elle prend contact avec une personne parmi la dimension des décédés mais ce dernier se nomme Marcus. Une personne dont elle se lie d’amitié avec et dont il se garde proche d’une enfant toute naïve. Assez pour que bien après, Alice se retrouve possédée par le démon. S’ensuit ensuite un des meilleurs films de démons/fantômes que j’ai vu de ma jeune vie.

Ouija II : Les Origines du Mal est exactement le genre de surprise que je ne me serais jamais entendu à voir. Si je n’avais rien su et qu’on m’aurait forcé de voir ce que je pensais être une suite obligatoire juste pour le fric. J’aurais été mis à la défaite. Ce film est jusqu’à maintenant le meilleur film d’horreur de 2016 avec une Conjuration II. Malgré que ce dernier à l’atout d’être une simple histoire véridique. Puisque l’arrière histoire qui sert de toile de fond de Ouija II est fictive tout en se ressentant mal de l’être. Mais elle n’est pas moins efficace avec ses éléments de recherche Nazi qui est bien fait dans sa narration (je te parles là The Unborn!).

Les sociétés de productions ont su que pour continuer leur vache à argent. Il fallait donner de la qualité à la suite pour ne pas tuer la source. Ainsi, je fus surpris de voir un artiste tel que Mike Flanagan (Oculus, Absentia) à la barre du projet. Croyez-moi, il a fait un boulot de maitre avec ce film. Non seulement il en a bien maitrisé la direction et sa réalisation. Mais il a aussi donné bien du sens à son intrigue.
Comme par exemple, en raison de sa désespérance, la mère arnaque les gens pour survivre elle et ses filles. Aussi, elles font absolument confiance à « Marcus » qu’elles pensent toutes être le père décédé puisque grâce à lui. Elles ont trouvé une cache d’argent bien caché de tous. Le directeur d’une école chrétienne qui est aussi prêtre s’inquiète de la famille lorsque la fille possédée est parfaite de son écriture en polonais ! Y’a pas un personnage stupide dans ce film et je donne un bon gros point envers Flanagan pour avoir réussi cela. Puisqu’avec des personnages ayant une intelligence de la moyenne des gens, l’audience s’identifie aux personnages dans la situation. Ce qui rend l’effet de terreur possible envers les spectateurs.

Un autre aspect que je respecte lorsqu’elle fait bien son effet. C’est l’époque d’où se déroule l’intrigue. Il est bien facile de faire un film qui se déroule durant le début des années 2000 lorsque sa sort l’année même. Mais lorsque l’action se déroule auparavant, lorsque nos grands-parents n’étaient que des bambins. Nous devons quitter le moment présent et être transporté dans l’univers du passé (Stand by Me, The Untouchables, The Shawshank Redemption). Ouija II m’a transporté dans le milieu des années des Beatles. Avec les belles voitures, les coupes de cheveux devenues vintages et rétros, les grosses lunettes, la croyance chrétienne populaire, les partys avec de la bière et des jeux comme étant provocant aux parents (come on…). Tout le long du film, j’étais dans l’univers de ce passé que j’aurais adoré vivre sans l’internet ou toute la technologie. Lorsque tout était plus simple, ce qui est très plaisant en regardant Ouija II.

Je n’ai pas vu le premier film et je n’en n’ai pas l’intention. D’ailleurs, pour moi, Ouija 2 est le seul film d’Ouija qui existe et le premier volet qui est la suite de ce film excellent est le vrai cash-grab. Ce qui est assez ironique et absurde avec la tradition des suites horrifiques.
Mais croyez-moi, ce film est un bon film d’horreur en son ensemble. En plus, sa maitrise de la vie de tous les jours parmi un passé lointain le rend aussi intriguant de son atmosphère visuelle et narrative d’un monde post-Seconde Guerre.

Sérieux, allez voir ça !