Prevenge (2017, Alice Lowe)

Prevenge était en compétition au festival Hallucinations Collectives auquel j'ai eu la chance de pouvoir participer. Comédie britannique par la scénariste de "Touristes", première réalisation où elle tient aussi le rôle principale, Prevenge est un film mordant, plein d'entrain et surtout, vraiment drôle.

Une jeune femme enceinte obéit aux ordres morbides de son foetus.

En dire plus serait vraiment gâcher le film. Le pitch s'écrit en une phrase mais Alice Lowe n’ennuie pas son spectateur, ne lui sert jamais des revirements trop classiques et inonde son film d'humour noir, pas trop pour garder l'ambiance poisseuse et morbide qui fera doucement penser au film français Baby Blood.
Ruth, la jeune femme enceinte (Alice Lowe est d'ailleurs réellement enceinte pendant le tournage), est crédible, on s'attache facilement à son personnage et on la suit avec plaisir accomplir les méfaits de son enfant pas encore né. Avec une voix off pas trop envahissante, le bébé félicite sa mère à chaque meurtre bien accompli - le meilleur restera pour l'entretien d'embauche - et semble adorer le sang puisque chaque crime offre son lot de gore. La salle où j'étais présent était plusieurs hilare, tantôt grâce au sang qui gicle, parfois avec des dialogues absurdes et super bien rythmés.
Mais Prevenge a une prémisse qui oblige un peu de sérieux. La relation entre une future mère et son enfant est bien traitée, Alice Lowe fait le parallèle plusieurs fois avec la religion, la foie et les croyances et n'hésite pas à questionner : a qui appartient le corps dans lequel on habite ? Est-ce le corps ou le vrai soit qui, parfois, prend des décisions et agit ? Prevenge aborde ces questions avec le sérieux requis.

Un film à voir, vraiment.

Voilà un film qui m'intéresse grandement, même si je crains d'être déçu tant j'ai une vision précise de ce à quoi devrait ressembler un Baby Blood dans une version "sérieuse".