THE LONE GUNMEN - Au Coeur du Complot, de Chris Carter

Nés au sein de la série X-Files, les Lone Gunmen, alias les Bandits Solitaires, sont des hackers fous, déterminés à faire éclater les multiples conspirations du Gouvernement. Composés de Melvin Frohike - un homme de terrain, de Richard ‘Ringo’ Langly – expert en informatique, et de John Fitzgerald Byers – expert en espionnage, les Lone Gunmen parcourent le monde entier pour démanteler les conspirations gouvernementales. Pour des raisons qui m’échappent encore, The Lone Gunmen n’a pas été relancé pour sa deuxième saison, nous laissant alors dans un désarroi le plus total puisque la saison se termine sur un cliffhanger qui n’aboutira jamais. Mais, voyons en détails les composants de cette première et dernière saison.

1x79 : Pilote Fantôme (Pilot)


Tandis que Langly fait diversion, Byers et Frohike tentent de se procurer la nouvelle puce Optium IV, destinée à espionner le quotidien de milliards d’habitants. Mais leur plan est contrecarré par la survenue d’une mystérieuse femme se faisant appeler Eve Aderlow. Byers apprend dans la foulée que son père vient de décéder dans un accident de voiture soupçonneux.


Premier épisode de cette série culte, Pilote Fantôme est un vrai moment de bonheur. La réalisation de Chris Carter est méchamment chiadée, composée de travellings impressionnants et de prises de vue soignées. L’histoire est novatrice tout en reprenant l’ambiance propre aux Lone Gunmen. À la musique, Mark Snow a lâché ses thèmes de machines à laver et angoissantes pour nous offrir une musique rock et puissante. Les acteurs sont tous très bons et c’est un vrai bonheur de retrouver les 3 compères les plus allumés d’X-Files. En bref, une très bonne entrée en matière qui donne le ton de la série et nous met l’eau à la bouche pour le reste des épisodes. Un truc m'interloque par contre : dans cet épisode, il est question qu'un avion détourné se crashe sur le...World Trade Center ! Le truc, c'est que l'épisode a été tourné en 2001, mais impossible de savoir si c'était avant ou après les attentats...


Note : 18/20

1x01 : Agent Triple Zéro (Bond, Jimmy Bond)


Après l’assassinat de l’un des plus grands Hackers du monde, les Lone Gunmen partent à la recherche de son meurtrier. Ils tombent alors sur Jimmy Bond, un grand nigaud au grand cœur, qui pourrait bien devenir leur associé et ami…



Après une mise en bouche plus que correcte, les Lone Gunmen reprennent du poil de la bête avec ce second épisode. À sa vision, plus de doute : The Lone Gunmen est une série détonante à l’énorme potentiel ! Agent Triple Zéro nous fait découvrir pour la première fois le générique de la série et son thème pétaradant signé Mark Snow. Nous y découvrons Jimmy Bond, futur acolyte des Lone Gunmen, le gros bras un peu simplet et doué pour faire les pires conneries au monde. Agent Triple Zéro est un excellent épisode, avec une galerie de personnages déjantés, une histoire béton et parsemée de gags à gogo. En plus d’une réalisation méchamment chiadée. Une bonne tranche de fous rires vous attend ! À déguster sans modération.

Générique :




Note : 18/20


1x02 – L’Empoisonneuse d’Alsace (Eine Kleine Frohike)


Les Lone Gunmen sont contactés par un agent français à la recherche de l’Empoisonneuse d’Alsace, une meurtrière nazie ayant mis à mort une vingtaine de résistants au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Ayant couché avec un général nazi, elle dut se séparer de son enfant après sa naissance. Depuis, elle ne l’a plus revu. Et Frohike serait le portrait craché du défunt général. L’agent français voit là une occasion en or pour démasquer l’Empoisonneuse d’Alsace.


Les auteurs des Lone Gunmen en remettent une couche avec ce 3e épisode encore plus délirant que les autres. Impossible de retenir ses fous rires quand surgit Frohike habillé en tenue autrichienne d’antan, ou lorsqu’il se met à faire du sport ou encore se fait engueuler par sa « mère » nazie. À ce propos, dommage que la VF n’ait pas conservé l’accent à couper au couteau de la mère de la VO, avec son terrible : « Vhat do you vant here ? ». Derrière les rires, on trouve une histoire vraiment bien foutue et intrigante. Avec toujours une réalisation magnifique composée de travellings léchés, d’une photographie soignée, de prises de vue ingénieuses. Mark Snow nous fait part de ses nombreux talents de compositeur, à base de sons électro-rock couillus et même la chanson de Plastic Bertrand : Ça Plane Pour Moi ! Encore un excellent épisode au compteur !

Note : 18/20



1x03 : De l’Eau dans le Carburateur (Like Water for Octane)

Les Lone Gunmen enquêtent sur une mystérieuse voiture qui a la particularité de ne consommer ni essence ni électricité mais de l’eau ! Évidemment, cette poule aux œufs d’or n’attire pas que des personnes bien intentionnées. Et les Lone Gunmen devront faire face à une concurrence très rude et sans scrupule.


Cette fois-ci, on quitte le registre délirant des 2 derniers épisodes pour se concentrer sur une histoire bien pensée et magique dans son fond. Rouler avec de l’eau dans le carburateur a fait rêver nombre d’amoureux de la nature. Seulement, cet épisode nous fait réfléchir quant aux conséquences d’une telle découverte. Un épisode intelligent qui ne manque pas de ponctuer son récit par des gags hilarants, des retournements de situation. Côté réalisation, le niveau a peut-être un peu baissé mais la photographie demeure soignée. Les acteurs sont tout bonnement excellents et la musique s’avère toujours aussi bien foutue.



Note : 17/20



1x04 : Trois Hommes & Un Bambin (Three Men & A Diaper)


Tandis qu’ils tentent de montrer le vrai visage d’un Sénateur corrompu, les Lone Gunmen récupèrent un bébé qui s’avérerait être la progéniture cachée du Sénateur. Frohike et Langly ne voient pas d’autre solution que de faire appel à Eve Adelys Harlow pour s’occuper du bébé. Pendant ce temps, Jimmy Bond infiltre la campagne du Sénateur…

Bien que cet épisode soit écrit par le maître Chris Carter, force est d’avouer que le résultat est un peu en-dessous du niveau habituel. L’histoire est intéressante, ponctuée par de nombreuses touches d’humour typiquement cartériennes. Mais, rien n’y fait, on se marre moins que dans les 3 derniers épisodes. La réalisation baisse elle aussi un peu de niveau, elle reste cependant correcte. Trois Hommes & Un Bambin demeure appréciable et un bon épisode, mais inférieur qualitativement aux premiers épisodes. À noter que Mark Snow, de son côté, excelle dans ses compositions, jouant sur l’humour et les beats électro-rock surpuissants.

Note : 15/20

1x05 : La Planète des Frohikes (Planet of the Frohikes)


Les Lone Gunmen reçoivent le fichier audio d’un esclave emprisonné avec ses pairs dans un laboratoire. Bien vite, ils se rendent compte que l’esclave en question n’est autre qu’un chimpanzé ayant acquis le langage.


Voici un épisode très intéressant – écrit par Vince Gilligan, un scénariste attitré de la série X-Files. Sont mis sur le tapis le darwinisme, l’évolution des singes, les manipulations gouvernementales visant à transformer nos aïeuls génétiques en soldats, l’humanisme. Vous vous en doutez bien, la présence d’un chimpanzé au casting n’est pas sans provoquer des situations comiques, et dont la principale cible réside en la personne de Langly, fortement frustré à l’idée qu’un singe puisse être aussi évolué que lui. La Planète des Frohikes ravira quiconque s’intéresse de près ou de loin à l’évolutionnisme selon Darwin et, bien entendu, au film de Franklin J. Schaffner : La Planète des Singes.


Petit hommage à Pierre Boulle, auteur du roman La Planète des Singes

Note : 16.5/20


1x06 : Adam Contre Charlie (Adam Vs. Charlie)

Alors qu’il rentre paisiblement chez lui, Adam découvre qu’il n’est pas dans sa Dimension. Son voisinage est le même, sa maison est identique, les habitudes de chacun n’ont pas changé ; seulement, Adam est un inconnu auprès de tous et un autre couple habite sa maison. Alors, manipulation gouvernementale, dimension parallèle ou enlèvement extraterrestre ? Les Lone Gunmen enquêtent.


Voici l’un des épisodes les plus intéressants de cette saison, se rapprochant à plusieurs égards à sa série d’origine : X-Files. Bien que l’hypothèse de l’enlèvement extraterrestre soit vite écartée (quoique Byers hésite à faire appel à Mulder pour cette affaire), cette plongée dans l’univers proche des Affaires Non-Classées ranime de vieux souvenirs x-filiens des plus agréables. Le personnage impulsif et parano d’Adam fait indubitablement marrer ; et, une fois de plus, c’est Langly qui est la cible favorite – se faisant plaquer au sol puis tabasser par Adam chaque fois qu’il aperçoit un catcheur. Le rythme n’est peut-être pas toujours parfaitement soutenu, la happy-end de service verse un peu dans le gnangnan, mais l’intrigue se veut originale et couillue.

Note : 16/20

1x07 : Peine Capitale (Maximum Byers)

Répondant à la demande de la mère d’un détenu, Byers et Jimmy se voient emprisonnés volontairement dans le Couloir de la Mort. Leur but est de mettre à jour l’innocence de ce détenu mais, une fois sur place, ils s’aperçoivent bien vite que sa culpabilité n’est peut-être pas aussi erronée que sa mère le prétend.


Les 2 scénaristes de la série X-Files, Vince Gilligan et Frank Spotnitz, se mettent au boulot pour nous pondre cet excellent épisode. Non seulement les gags s’enchaînent à une vitesse folle (Jimmy dansant travesti en Elvis Presley, Byers se foutant de la gueule d’un taulard blasé en imitant son zozotement, Eve s’habillant très court afin de se faire passer pour la petite amie de Jimmy) , mais en plus l’histoire échappe au happy-end classique et recèle de passages dramatiquement touchants (l’exécution du détenu, la haine de sa mère contre les Lone Gunmen). Peine Capitale nous permet de retrouver deux acteurs connus du service des Affaires Non-Classées, l’un étant intervenu dans les premières saisons d’X-Files, l’autre ayant incarné Bernard dans l’épisode Lundi de la saison 6. Peine Capitale se permet un joli clin d’œil au film La Ligne Verte en introduisant un détenu Noir innocent ayant pour seule compagnie un cafard nommé Gémini (soit la souris Mister Jingles, en substance). Un excellent épisode à voir absolument.

Note : 18/20