The Grandmother (1970) de David Lynch

Écrit & Réalisé par David Lynch

Musique de Tractor
Avec Richard White, Dorothy McGinnis, Virginia Maitland, Robert Chadwick





Alors qu’il est encore étudiant, David Lynch accouche de The Grandmother, court-métrage bizarroïde mêlant la pellicule (Noir & Blanc et couleur) au dessin animé en passant par la photographie. Pour ce qui est de l’« intrigue » (un terme bien trop conventionnel dans le cinéma lynchien, à mon sens), un garçon chétif est tyrannisé par un père violent, alcoolique, et une mère hystérique et abusive. Pour soulager sa peine, il décide de créer son propre objet d’amour, une grand-mère aimante et douce. Mais la vie de la vieille dame ne tient malheureusement qu’à un fil… Par ce résumé grossier, difficile d’entrevoir toute la singularité de l’œuvre de David Lynch. Visionner The Grandmother, c’est un peu comme régresser à des stades infantiles, à une période où le sexe et la procréation prenaient l’allure de scénarii fantastiques et naïfs. En 33 minutes, Lynch nous embarque dans un univers aussi enchanté que désenchanté, dans lequel enfants et adultes émergent de la terre pour prendre vie, où l’Homme n’est qu’un animal doué de parole (au fond, n'est-ce pas ce que nous sommes ?).





Semblable à un travail psychanalytique, The Grandmother sert de toile de fond à David Lynch pour mettre en forme un imaginaire et des angoisses infantiles refoulés : l’enfant maltraité par son père pour avoir souillé ses draps – où l’urine s’apparente à une tache de sang – ; l’implantation d’une graine dans un tas de terre confectionné sur le lit parental (lieu de la scène primitive), duquel émerge une forme phallique démesurée, allant elle-même donner naissance à un être de chair, la grand-mère du garçon. En nous tiraillant les tripes dans tous les sens, le cinéaste met en scène un amour impossible entre un jeune homme et son aïeule – prenant les traits d’un inceste d’abord moral (le garçon met au monde sa propre grand-mère) puis physique (l’enfant et la vieille dame s’embrassent après s’être découvert corporellement – et pudiquement !). Accompagné d’un score oppressant (composé de sons perçants et de sobres mélodies), The Grandmother nous abandonne à un sentiment de malaise poussant à l’introspection et à la régression psychique. Même si je n’adhère pas entièrement au style créatif de David Lynch, et même si le court-métrage n’arrive pas à la cheville d’Eraserhead, The Grandmother affiche clairement la direction artistique de son auteur : faire parler les images à la place des mots.



Note : 14.5/20

je l'avais vue au archambeau à 25$ j'lai pas acheter vue qu'il coutais un peu cher mais tabarnac j'veut voir ce film là moi caaaaliss !

goriest a écrit:

je l'avais vue au archambeau à 25$ j'lai pas acheter vue qu'il coutais un peu cher mais tabarnac j'veut voir ce film là moi caaaaliss !

Ce n'est pas le meilleur Lynch mais il est tout à fait fidèle à l'univers frappadingue de l'auteur.

c'est simple j'veut tout voir ses films
sans exception

goriest a écrit:

c'est simple j'veut tout voir ses films
sans exception

Je suis dans le même cas que toi.
Aujourd'hui, je termine Dune puis enchaîne sur Sailor & Lula et Twin Peaks.

Oh my god !!!

Je n'ai malheureusement pas vu tous les lynch, mais j'y suis presque

X-Files_Arpanet tu commence direct sur le commercial, Dune est son plus mauvais film, sailor et lula et vraiment sympa, twin peaks fiou que ce soit la série ou le film c'est magistral, mais pas encors le meilleur

Lynch est pour moi The Master, le Meilleurs et pour longtemps.

The Grandmother de David Lynch

Un superbe moyen métrage surréaliste glauque, sombre, angoissant, émouvant, triste, et ô combien artistique.

5/5

GloomyPhantoom a écrit:

The Grandmother de David Lynch

Un superbe moyen métrage surréaliste glauque, sombre, angoissant, émouvant, triste, et ô combien artistique.

5/5

Il ne s'agit pas d'un moyen-métrage mais d'un court-métrage (= 30 minutes maximum).

Il s'agit en fait d'un court métrage ou bien d'un moyen métrage.
Puisque court métrage = 0 minutes à 30 minutes
moyen métrage = 30 minutes à 1 heure
long métrage = plus d'1 heure

Donc il est un long court métrage ou un court moyen métrage.
Je le mets dans moyen métrage dans sa narration plus développée que dans un court métrage (qui s'apparente à la nouvelle en littérature).

GloomyPhantoom a écrit:

The Grandmother de David Lynch

Un superbe moyen métrage surréaliste glauque, sombre, angoissant, émouvant, triste, et ô combien artistique.

5/5

Vu la semaine dernière et laisse-moi partager ces mêmes mots que tu emploies ( en ajoutant une densité atmosphérique indéniable )! Une véritable merveille Lynch-esque.
5/5.

Divers courts et moyens métrages de David Lynch sont visibles en intégralité sur youtube.

GloomyPhantoom a écrit:

Je le mets dans moyen métrage dans sa narration plus développée que dans un court métrage (qui s'apparente à la nouvelle en littérature).

Ce n'est pas nécessairement vrai. Nombreux sont les courts-métrages à développer une intrigue sur 15 minutes, avec les 3 Actes réglementaires et les Personnages-Type usuels.

Un court-métrage, même de 5 minutes, peut développer toute une narration, qui ne s'apparente pas à une nouvelle mais à un scénario à part entière. Sur ce point, The Grandmother n'est pas le seul.

Effectivement, après l'avoir revu, je trouve qu'il aurait gagné à durer moitié moins. The Grandmother en 15 minutes aurait été bien meilleur. Les longueurs sont ici des lourdeurs bien trop appuyées. C'est fou comme un second visionnement peut être révélateur.

Veux que personne a mis de lien pour ce court métrage je me suis permis de le mettre.

https://www.youtube.com/watch?v=8VaI1v0CIlA
https://www.youtube.com/watch?v=Y9TES7OHNlA
https://www.youtube.com/watch?v=vssj68qY4eQ
https://www.youtube.com/watch?v=YE1jdJOtO5g
https://www.youtube.com/watch?v=rAzRwn_B_dc