Ôdishon / Audition (1999, Takashi Miike)

Audition (オーディション) est l’un des multiples chefs-d’œuvre provenant du Japon. Réalisé par un cinéaste de renommé international qui a adapté un best-seller provenant du pays au Soleil Levant. Il n’est donc pas étonnant qu’Audition engendre un succès planétaire et ainsi un suivi culte qui continue de grandir au fil des années.

L’histoire de ce film est celui du personnage de Shigeharu Aoyama (joué par Ryo Ishibashi). Un cinéaste veuf de sa femme décédé voilà dix ans. Il vit seul avec son fils et sa femme de ménage et décide alors à la suggestion de son ami producteur de films de se trouver une compagne via une audition.
Prenant un script avec comme personnage principale une jeune femme, lui et son vieil ami font un entretien avec une bonne trentaine de jeunes candidates. Elles se font toutes questionner sur des aspects personnels au lieu de quiconque talent d’actrice et elles passent sans attirer l’attention de Mr. Aoyama.
Puis vient Asami Yamazaki (jouée par la sublime Eihi Shiina), elle répond aux multiples questions et son je-ne-sais-pas-quoi la fait mordre l’hameçon à l’homme veuf. Ce dernier obtient alors quelques jours plus tard un rendez-vous qui sera suivi d’un autre. Finalement, le vieil homme et la jeune femme passeront une nuit passionnée dans un chalet.
Le lendemain, Asami disparait du domicile sans laisser de traces et c’est là que le cauchemar commence pour notre cinéaste.

Audition est un film unique, que ce soit dans son genre de cinéma qui est impossible de catégoriser et/ou en touchant l’œuvre d’art et l’œuvre divertissante. Le long-métrage de Takashi Miike est tout simplement une merveille cinématographique. Je dirais même que c’est deux films qui forment un tout (comme d’autres classiques tels que From Dusk Till Dawn ou A.I).
La première partie est semblable à un drame romantique d’un veuf se cherchant une compagne. Y’a pas de musique ni de grands jeu de caméra, bref c’est comme la vie de tous les jours. Pour certains c’est long mais essentiel à la deuxième partie mais pour moi, c’est ma partie préféré. Je pense que c’est dû à ce que je trouve Eihi Shiina vraiment trop belle et que la caméra fait comme si on serrait en face de la belle lors des rendez-vous.

La deuxième partie est le film déjanté. C’est plein de couleurs, de non-sens et d’horreurs indescriptibles. J’vous donne un exemple;
Y’a un sac qui se trouvait toujours dans l’appartement d’Asami. Dans son contenu se trouve un homme à la langue enlevé, ses pieds coupés, une main qui lui reste que le pouce et le doigt du milieu alors que l’autre n’en a assez pour réussir à ramper. Émettant une longue plainte de sa bouche sans langue, ce n’est plus un homme mais un « animal de compagnie » à la belle Asami.

La raison du pourquoi qu’Audition se démarque tant du reste des films est dû à ce qu’il fait du sens envers chaque individu, je m’explique;
Prenez comme exemple Shining, y’a des théories qui se font et qui sont partagés envers les gens. Dans Audition, chaque gens développent leurs idées sur l’intrigue désordonné et ils ne peuvent pas vraiment ce les partager tellement que c’est dense. Pour moi Asami est vraiment une psychopathe en manque d’amour dont on la voit soit adulte ou soit en gamine. Bref, ça ne fait aucune différence puisque qu’importe son apparence, elle restera toujours avec un esprit enfantin.
D’ailleurs pour en revenir au cas de « l’animal de compagnie » d’Asami. Je pense qu’il invoque sa colère envers l’infidélité. Elle dit que les mots sont mensonges mais pas la douleur. La langue de son prisonnier (que je pense être son ex) avait toujours faits des mensonges et elle le lui a enlevé. Ses doigts qui touchaient les autres femmes furent enlevés, il ne peut plus s’amuser pour quoi que ce soit mis à part rester cloué au sol devant sa « maîtresse ». Obligé ainsi à souffrir puisque la douleur ne ment jamais.

Parlant de métaphore, je dois admettre que ce film me montre de plus en plus de faces cachées à chaque visionnement. Asami dit à un moment qu’elle rêvait d’être l’héroïne du film sans pourtant l’être directement. Un peu plus tard, elle dit que tous les hommes sont les mêmes et qu’en faisant des auditions, ils en profitent pour coucher avec. Alors là non seulement elle est l’antagoniste mais elle est aussi une anti-héroïne en raison du féminisme que mademoiselle Yamasaki apporte.

Mais il y a tellement d’éléments à analyser dont si on essayerait de faire du sens, ce serrait comparable à plonger dans un immense puit sans fin et espérer trouver la réponse alors qu’on se noie de plus en plus. J’ai essayé juste avec la séquence du rêve, un des moments les plus étranges du cinéma. Pas juste celui du Japon mais dans tout le monde cinématographique. On voit certains éléments qui répondent à nos questions mais sans y faire de sens. Comme tout rêve, aucune logique n’y est présente.

Audition est un chef-d’œuvre du cinéma japonais moderne. Il y a rien du cinéma nippon traditionnel (avec des katanas ou des esprits malsains). Comme bien des films de Miike, ça possède sa propre identité et c’est mémorable de A à Z. C’est personnellement l’un de mes films préférés et ce n’est pas pour rien qu’on le voit maintenant comme un film culte.