L’Ascenseur - Niveau 2 (Down) – 2001 Écrit & Réalisé par
Dick MaasMusique de
Paul M. Van BruggeAvec
James Marshall, Naomi Watts, Eric Thal, Michael Ironside, Edward Hermann, Ron Perlman, Dan HedayaDoit-on considérer
L’Ascenseur comme un nanar fini ou comme une comédie horrifique ? Là est toute la question. Car, même au second degré, le métrage de
Dick Maas a du mal à passer. Certes, la tenue de caméra donne lieu à de prodigieuses séquences – telles que l’introduction (où une vue aérienne du building se resserre progressivement et habilement sur les protagonistes). La mise en scène apporte volontiers sa touche d’humour (noir) à un script déjà bien décoré en la matière. L’histoire alterne généreusement entre passages sanguinolents, situations stressantes et rebondissements comiques. Et les effets spéciaux se montrent tout à fait corrects en dépit de paysages urbains nettement trafiqués en post-production.
L’ennui, c’est que
Dick Maas a tendance à en faire trop pour amuser la galerie ou faire dans l’autodérision, tout en maintenant un semblant de sérieux. Du coup, les exagérations pleuvent de part en part ; à tel point, d’ailleurs, qu’elles n’en deviennent même plus drôles. L’intrigue commence par aborder une phobie bien ancrée en chacun de nous (la peur des ascenseurs, donc) avant de tourner à la farce pure et dure (un building aurait développé une intelligence artificielle suite à une expérimentation scientifique), dénigrant dès lors le bon sens comme l’aspect angoissant de l’histoire (j’ai du mal à croire que le protagoniste ne finisse pas en charpie après avoir tiré à bout portant sur un ascenseur à l’aide d’un bazooka !?). Et encore, on ne dénombre pas la quantité de passages à vide que le récit nous réserve…
D’abord touchants, les personnages prennent rapidement l’allure de stéréotypes téléfilmiques : le duo de blancs-becs agaçants (avec un héros à la mord-moi-le-nœud en tête de file), le vilain scientifique, la journaliste blonde (avec tout ce que cela implique de niaiserie et de sex-appeal formaté), les deux gardiens d’immeuble un peu couillons (les
Laurel & Hardy de pacotille !), et bien d’autres. Il faut dire que les comédiens ne s’impliquent pas corps et âme dans le projet non-plus.
James Marshall (Mark, le blondinet qui se la pète) et
Eric Thal (Jeffrey, le collègue faussement mystérieux) font montre d’un jeu dépersonnalisé, fleurant bon la naphtaline.
Naomi Watts n’était, à ce moment, que l’ombre de l’actrice que l’on connaît aujourd’hui ; tentant ici de compenser ses faiblesses d’interprétation au travers de ses charmes… Et l’on se demande bien ce que les charismatiques
Ron Perlman et
Michael Ironside peuvent foutre dans les parages !
En dépit d’un postulat de base attirant,
L’Ascenseur ne vole pas plus haut qu’une série B. Tiraillé entre un humour grotesque léger et une trame scénaristique guère captivante, le métrage de
Dick Maas suscite bien plus d’ennui et de déception chez son spectateur que l’angoisse espérée. Reste à voir ce que réserve le film original...
Réalisation : 3.5/5
Scénario : 2.5/5
Acteurs : 2/5
Musique : 2/5NOTE : 10/20