Bien que tout le monde le connait désormais pour ces films de gangsters que sont Scarface et Carlo's Way, ces films d'action comme Snake Eye ou ces comédies avec Robert De Niro, il fut un temps où Brian De Palma n'était qu'un débutant. Sa grande vocation était de faire une alternance constante entre la comédie et l'horreur, ce fut donc avec Sisters que De Palma prit enfin un tournant dans le sous-genre en commencent directement avec son admiration pour Alfred Hitchcock. Bien que tous le monde connait son succès tournant qu'est Carrie, De Palma avait besoin de pratiques pour y parvenir, c'est que Sisters lui apporta. Par après, De Palma continua à faire des alternances prennent un malin plaisir à émuler Hitchcock jusqu'à aujourd'hui!
Sisters suit au départ Danielle Breton, une jeune femme d'origine Québécoise vivent à New York. Après son passage à un show télévisé, Danielle invite l'acteur qui fut au show avec elle pour aller dîner. Le lendemain tombe sur l'anniversaire de Danielle et sa soeur, Dominic. Malheureusement pour Danielle, Dominic n'aime pas du tout son amant et celle-ci commettra un acte irréparable. Venu en renfort, le Dr. Emil Breton aide Danielle à remettre tout en ordre. Bien entendu, un pépin se voit dans l'air, la voisine d'en face, Grace Collier, à tout vu l'incident. C'est donc avec beaucoup de chances que Danielle, Dominic et le Dr. Emil Breton se sortent de cette situation fâcheuse avec les policiers. Incapable de s'avouer vaincu, Grace suivra partout Danielle pour trouver un indice... la réalité sera troublante!
Bien que n'étant définitivement pas mon film d'horreur préféré réalisé par Brian De Palma, Sisters est un excellent long-métrage qui débute une grande épopée Hitchcockienne signée De Palma! Même si Sisters possède une longévité de plus de 40 ans, le style et les influences de son jeune cinéaste fussent à rythme alarmant! Que ce soit le "split screen" (on le retrouve encore maintenant dans Passion!), l'intrigue complexe, un personnage important se mêlent à l'intrigue principale ou les influences à Hitchcock... tout y passe! Même que De Palma se permet plusieurs références cinématographiques succulentes qui passent de Peeping Tom, Das Cabinet des Dr. Caligari jusqu'à Freaks (la référence est évidente avec un certain flashback!)!
Par-contre, on se délecte beaucoup grâce au remodelage scénaristique que De Palma et Louisa Rose offrent avec Psycho et Rear Window! De Palma à toujours eu un grand amour pour cet illustre réalisateur et il a toujours copier le maître du suspense au-travers de ces scénarios tout en démontrent un côté respectueux! Même si son revirement est très prévisible et ne déboîtera la mâchoire de personne, le traitement qu'il lui applique avec la malformation et les jumeaux siamois démontre tout son génie. Sans être une copie aussi intensive que Body Double et Dressed to Kill, Sisters serait le petit cousin de Psycho!
Malgré tout ce peu d'originalité, le traitement technique de Sisters est irréprochable et surprend à plusieurs reprises! La réalisation de Brian De Palma est époustouflante et avec un savoir-faire technique que peu de débutants auraient pu se vanter. La fameuse séquence où Dominic attaque l'amant de Danielle est une véritable surprise et possède un traitement visuel qui reste en mémoire! Bien que certains cinéastes auraient eu la facilité pour mettre à l'avant le revirement, De Palma le livre au compte-goûte avec des flash-backs puissants et qui livrent les réponses de manière spéciale par l'entremise d'un personnage qui imagine les paroles du Dr.Breton! Ces dits flash-backs sont tounés en noir et blanc et cela donne une touche succulente.
L'autre grosse qualité de Sisters est la trame sonore de Bernard Herrmann! Grand compositeur responsable de longs-métrages comme Taxi Driver, Psycho (oui, oui!), It's Alive, Vertigo et Cape Fear, celui-ci offre rien de moins que l'une de ces meilleures en carrière! Le thème principal est génial sous des images de bébés. Sisters se vit énormément par la musique et Hermann en donne beaucoup pour son argent sur ce point. Il presque difficile de croire qu'il donnera une trame sonore très pauvre un an plus tard sur le It's Alive de Larry Cohen qui parle de bébés pendant 1h30!
Comme tout bon long-métrage de Brian De Palma qui se respecte, nous avons droit à un côté technique impeccable! Gregory Sandor offre une direction photo très colorée et parfois très terne pour concordé avec la situation dramatique, horrifique ou joyeuse à l'écran. Le montage de Paul Hirsch est vraiment intéressant et est juste assez bien monté pour garder le suspense en continu. Lennart Nilsson donne une réalisation intéressante pour la séquence d'introduction avec des bébés... Bravo!
La distribution est aussi un grand atout ici! Margot Kidder (Black Christmas, The Amityville Horror, la quadrologie Super-Man) donne une performance parfaite et qui démontre tout l'étendue de son talent! Elle passe d'une sœur à l'autre de manière très crédible. Jennifer Salt est sans fautes dans son rôle d'enquêteuse cherchent la vérité. William Finley (une bonne partie de la filmographie de De Palma) est excentrique et étrange dans son rôle de docteur.
Bien que cela va paraître un détail stupide pour certains, il est intéressant que le scénario prenne en compte que l'actrice Margot Kidder est une Canadienne de Montréal et en parle ouvertement. Cela sera anodin pour les Américains ou Français de France, mais ça donne chaud au cœur pour un Québecois!
Bien que Sisters ne soit pas la meilleure oeuvre de Brian De Palma, c'est une première incursion impeccable et qui offre un suspense soutenu et un côté technique imposant et qui démontre tout le talent de De Palma! Il est certains que le scénario n'est pas si original que ça et présente un air de déjà-vu avec les œuvres de Alfred Hitchcok... mais cela demeure la grande qualité de De Palma! Dans tout cela, Sisters prouve que les aptitudes de réalisations et de styles de De Palma étaient déjà présentes 40 ans plus tôt! Bien que je ne vous recommanderais pas Sisters en premier, vous fanatiques et connaisseurs devriez prendre du temps sur cette première incursion horrifique de De Palma.
Note : 4/5