Carnival Of Souls (1962, Herk Harvey)

Toxie37 a écrit:

Ton raisonnement est extrêmement interressant et très bien exprimé ! Je suis d'accord avec toi sur plusieurs points :

Le jeu des acteurs est particulièrement théâtral, en effet, mais nous sommes en 1960, et le jeu des acteurs à cette époque est pertinnemment théâtral ! Je pense au "Masque du Démon" de Mario Bava par exemple...

Quant à Sidney Berger, la manière dont il interprête le rôle ajoute un sens à son personnage d'abruti congénital qui s'ancre dans un réel palpable alors que le film est principalement onirique. Cela dit, il est vrai que ce personnage reste légerement caricatural.

Après "Carnival of Souls" est considéré comme un vrai film culte du cinéma fantastique, et ce titre est, pour ma part, emplement mérité...

Ton raisonnement est juste, l'ami. Seulement, j'aimerais y apporter un léger bémol. Je suis d'accord pour dire que le jeu des années 60 était théâtral. Le truc, c'est qu'il est excessif dans ce métrage. Je veux dire, comparons-le à Psycho (1960), Rear Window (1956), Night of the Living Dead (1968) ou à d'autres productions, le fait est que le jeu est parfois théâtral mais jamais autant. En fait, Carnival of Souls me fait plus penser à un film des années 30 qu'à un film des années 60. Cela dit, il s'agit probablement d'un parti pris et je ne peux que le respecter. Toujours est-il que Carnival of Souls possède cette touche too much de théâtralité qui m'empêche de mieux le considérer. Mais, hormis le jeu des acteurs, mon avis ne diffère du tien que pour des questions de goûts, ce qui est tout à fait légitime.

Vu il y a quelque temps déja et j'avais bien aimé l'ambiance particulière du film....
Faudrait que je le revois pour me faire une idée plus précise !

Hello

Pour ma part j'ai vu la version en noir et blanc, il vaut mieu ne pas juger le film sur la version coloré qui dénature le film, dans le sens ou le réalisateur a tourné le film dans l'optique d'un film en noir et blanc.
C'est comme regarder Night of the living dead en couleur ^^ aucun interet.

Pour parler de la critique du site, sans la critiquer dans le fond, quoi que la note final est un chouille trop sévère (sauf si vu qu'en version couleur) en restant dans l'optique de la critique faite, un petit 3/5 aurait été plus juste. Mais bon ça doit être pcq je lui met un petit 4/5.

Par contre si dans la critique du site on peu modif certain point:
Elle ne fini pas une école, mais travaillait dans une église pour se faire de l'argent, elle avait (avant accident, il semblerait) avoir trouvé un tavail ailleur (dans une autre église) ou elle va pouvoir jouer sur un orgue qui lui a été fabriqué dans la ville ou elle a étudier l'orgue.
Sinon ce n'est pas un carnaval abandoné mais un sorte de park de loisir pour les enfants. Il est marrant de savoir que ce site a brulé au début des année 70, a été reconstruit en version modeste dans les énne 80, puis a subit une innondation peu de temps après, pour être finalement refait et réouvert en 93.
Le budget n'est pas de 17 000$ mais de 30 000$.

Je ne critique pas la critique du site, qui reste correcte et non abusive.

Dans la version couleur, il parait que les mort restent, eux, en noir et blanc, cela doit pas être trop mal, mais pour le reste je pense que la version noir et blanc reste la meilleur.
Vous pensez quoi du contraste film coloré et mort en noir et blanc ? l'idée est bonne mais en pratique ?

Merci à vous

Je n'ai pas trop aimé Le Carnaval des Âmes, d'après mon souvenir, le jugeant trop mollasson et trop vieillot. Pourtant je l'ai vu en noir & blanc ! J'en retiens toutefois une atmosphère prenante car très étrange.

Toxie37 a écrit:

Je suis extrêmement surpris de lire des critiques si peux enthousiastes au sujet de "Carnival of Souls" ! Là vraiment, je suis vraiment effaré que ce film ne soit pas apprécié à sa juste valeur (comme il l'était déjà à sa sortie en 1962) !

Ce film est un chef-d'oeuvre du cinéma fantastique incontestable !

Je m'explique :

Il faut ce situer dans le contexte de l'époque où il a été tourné.

Nous sommes dans les années 60, Herk Harvey en visitant une vieille fête foraine abandonnée trouve sont inspiration pour un scénario qu'il confie à John Clifford.

Herk Harvey n'est alors que simple réalisateur de documentaires. Muni d'un budget ridicule s'élevant à 17 000 dollars, le film est tourné en un temps record, 3 semaines, avec des acteurs non-professionnels parfois selectionnés juste avant une prise.

Rappellez-vous, "Blood Feast" de Herschell Gordon Lewis est tourné un an plus tard avec un budget de 70 000 dollars soit un budget 10 fois supéreur à celui de "Carnival of Souls" !!! Comparez ces deux films et vous verrez vraiment la différence !

"Carnival of Souls" est une véritable claque dans la gueule ! Source d'inspiration de David Lynch, Tim Burton, George A. Romero et comparses...

L'ambiance est oppressante et l'inventivité de la mise en scène est tout bonnement incroyable ! Sidney Berger est tout bonnement impeccable dans son rôle et le scénario est tracé de manière extrêmement subtile et raffinée, un tour de force !

Le film est en fait un voyage initiatique vers la mort...

SPOILER

On apprend lors du dernier plan que le personnage principal est mort dès le début du film et qu'elle est en fait un fantôme. Cela ne vous rappelle rien ? Si bien sûr, monsieur M. Night Shyamalan et son "Sixième Sens" qui est finalement presque plagié sur "Carnival of Souls".

J'ai été aussi supris de constater que vous n'avez pas saisit la métaphore du scénario de John Clifford :

Le personnage du revenant que l'héroïne apperçoit de temps à autres (qui est incarné par Herk Harvey lui-même) est en fait...un messager. Un messager qui vient faire comprendre au personnage principal qu'elle est décedée, il n'est donc pas un personnage négatif en soit. L'héroïne fuit ce messager que l'on peut aussi percevoir comme la Mort elle-même qui vient la chercher.

Ainsi, les scènes où la femme est inexistante aux yeux des autres s'explique parfaitement. Elle n'a de réelle présence sur terre qu'à certains instants...

Lors du final, la jeune femme finit par se faire attrapper par les âmes car elle a acceptée la mort.

Vous y voyez plus clair ? Je continu...

De plus, la jeune femme s'aperçoit, alors qu'elle est morte, des erreurs qu'elle a fait de son vivant, notamment en évitant les hommes.

Il faut savoir qu'à l'époque, cette fin est très mal passé pour les spectateurs...personne n'a comprit où le réalisateur souhaitait en venir.

FIN DE SPOILER

"Carnival of Souls" est un film qui aurait dût s'inscrire au panthéon des plus grands films de l'histoire, mais il n'en fût rien puisqu'il fût distribué de manière honteuse comme un film de teenages et fût projetté dans des drive-in.

Pour conclure, je ne peux que vous inciter à revoir ce film avec un nouveau regard. Donnez-lui donc une nouvelle chance !

Réalisation : 5/5
Histoire : 5/5
Acteurs : 5/5
Musique : 4/5

Note : 19/20

Tout à fait d'accord, ce film est un classique, qui a d'ailleurs inspiré night of the living dead et des cinéastes comme Lynch dans la confusion entre rêve et réalité, la mise en scène est excellente et la scène finale est inoubliable, le film regorge d'excellentes trouvailles et la musique est très prenante. Je n'y vois aucun défaut, forcément il y'a peu de retournements (ce n'est pas un film zombie de base) mais on se laisse bercer dans cette ambiance brumeuse et morturaire. Je n'arrive pas à comprendre non plus ces critiques mitigées. Un de mes films favoris en ce qui me concerne.

Je n'ai pas grand chose à dire à propos du film. Il y a une bonne ambiance. À mon souvenir, il me semble que la musique était bien. La femme vire folle du début jusqu'à la fin ce qui est très drôle.

J'aime bien les effets "rêves" lorsqu'il y a un long silence. On comprend tout de suite que quelque chose ne va pas et on peut largement entrevoir le twist final.

Moi j'donne 3/5

Si le budget dérisoire du film a déjà été évoqué, avec donc 30000$ alloués au total alors que la mise de départ n'était que de 17000, il convient de mentionner que le scénario de John Clifford fut rapidement écrit et que le tournage ne prendra pas plus de deux semaines. Cela, hélas, paraît, et si on peut rapprocher le film de la série The Twilight Zone et plus précisément de l'épisode The Hitch Hiker, Carnival Of Souls partage les lacunes inhérentes à l'oeuvre de Rod Serling, principalement ce caractère "brute" dans l'écriture alors que le scénario aurait mérité d'être bien plus travaillé! Mal dégrossi donc, Carnival Of Souls souffre aussi de sa réalisation et d'un Herk Harvey qui démontre, outre son incompétence derrière la caméra, son inexpérience criante dans l'épreuve du long-métrage.

Les défauts de Carnival Of Souls sont énormes et bien qu'ils portent considérablement préjudice au film, on dénombre pourtant de grandes inspirations s'échapper du métrage. Ainsi son imagerie, que l'on devinerait héritée de l'expressionnisme allemand, notamment de par les maquillages des revenants ou encore la façon dont ceux-ci sont animés, est une des qualités premières.

La vision de "l'enfer sur terre" pour le personnage principal, dont l'existence deviendra vite une aberration tandis qu'il ne peut accepter sa nouvelle condition, persistant à parcourir le monde des vivants pour finalement être rattrapé par les "forces de l'au-delà", demeure une histoire aussi terrifiante que brillante, mais aussi reprise régulièrement dans le cinéma d'horreur contemporain.

On ne peut parler de Carnival Of Souls sans définitivement s'arrêter sur sa musique, superbe, qui contribue à l'étrangeté de cette oeuvre onirique et à instaurer une ambiance des plus glauques.

Entre classique du cinéma d'horreur pour certains et film affligeant de lacunes pour d'autres qui se défendent de servir leur véritable ressenti sur l'oeuvre, reste un Carnival Of Souls à voir au moins une fois pour tout amateur du genre, ne serait-ce que pour l'influence qu'il aura laissé nombre d'années après sa sortie.

2,5/5.