Martyrs (2008, Pascal Laugier)

Si le regard d'une martyre est tout ce qui importe à l'organisation de Mademoiselle, pourquoi avoir placé une plaque de métal sur la tête de la captive du sous-sol ?!

Je pense qu'on ne peut pas avoir un regard de martyr à un stade si faible de souffrance. Je sais que c'est horrible ce que je vins de dire, mais la victime ne souffre pas assez pour avoir la possibilité de dévoiler si elle est une martyr ou non, c'est à l'étape final que c'est décisif: la personne meurt, ce n'est qu'une victime; la personne est entre la vie et la mort avec ce regard paumé, c'est une martyre.

Les bourreaux ne savent déjà pas si leurs victimes pourront devenir des martyrs. Donc ce n'est certainement pas en leur bandant les yeux qu'ils pourront parvenir à leurs fins ! Au contraire, ils savent pertinemment que la vision d'un martyr peut survenir à n'importe quel moment donc, dans tous les cas, lui bander les yeux est la dernière chose à faire, en plus d'être la plus illogique.

Ils ne peuvent pas prendre le risque de passer à côté de cette vision, point barre. Tu dis que c'est parce que la victime n'a pas atteint un niveau de souffrance suffisant. Mais regarde celle qui devient justement martyre, il lui faut peu de temps pour avoir sa vision. Pourtant, je pense que chacune des deux victimes a eu un lot de souffrances équivalents, l'une à long terme, l'autre à court terme.

il n'existe rien après la mort. La vision est une simple représentation dont la martyre se sert pour échapper à ses souffrances. Ce qui marque l'entrée dans la folie et dans la mort. Mademoiselle comprend alors que toutes ces souffrances n'ont servi à rien, qu'elle n'est qu'un bourreau au final. Elle décide donc de mettre fin à ses jours.

Ou alors, Mademoiselle sait désormais ce qu'il y a après la mort et elle décide de se suicider pour le découvrir par elle-même.