Pour l'écriture du scénario, Dario Argento s'est inspiré du livre Suspiria de Profundis du britannique Thomas De Quincey. Via une photographie magistrale, une mise en scène soignée et une musique adéquate, Argento a fait un travail d'ambiance incroyable, nous faisant pénétrer dans un univers mystérieux, macabre et onirique.
On pourrait mettre des heures à parler du travail d'orfèvre accompli quant à la mise en scène, d'une splendeur baroque fascinante qui porte le film dans une dimension surréaliste, que ce soit sur la photographie, les cadrages, les décors, les éclairages…
Et Suspiria est aussi une immense expérience sensorielle, conviant chacun de nos sens, comme en témoigne l'importance de la géniale musique des Goblin, qui fusionne totalement aux images.
On peut alors dire que le scénario passe au second plan, mais il reste néanmoins passionant, et remplis de mystères, à travers cette histoire de sorcières et de secrets bien gardés dans une inquiétante école de danse.
Suspiria est par ailleurs plus qu'un simple film d'horreur. C'est un sublime conte de fées horrifique, influencé par Alice au pays des merveilles et surtout par Blanche-Neige et les sept nains. La belle Jessica Harper joue une héroïne à la Blanche Neige : une jeune fille incarnant l'innocence, la pureté et la fragilité, confrontée à la puissance d'une sorcière maléfique aux longues mains griffues et crochues.
Tous ces atouts font de Suspiria un authentique chef-d'oeuvre du cinéma fantastico-horreur. Une véritable oeuvre cinématographique bénéficiant de sa propre ambiance, sa propre âme. Quelque chose qui est devenu fort rare dans notre cinéma actuel avec cette mer de grosses productions, remakes, aux visées purement financières. Dario Argento signe ici le plus beau film de toute sa carrière. Il n'a jamais fait mieux.